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Les étapes de la déportation | Ancienne Gare de déportation de Bobigny

Un lieu d'histoire

Les étapes de la déportation

L’annonce du départ à Drancy

La veille du départ, les détenus désignés pour la déportation étaient parqués dans une partie du camp réservée aux partants. Dans les escaliers, avant de partir, beaucoup inscrivaient des graffitis sur les murs ou écrivaient une dernière lettre à leurs proches.

« 18 juillet, depuis la veille nous sommes parqués dans l'escalier 22, en quarantaine, sans contact avec les autres. Nous avions été appelés, priés de ramasser toutes nos affaires et de rejoindre l'escalier 22. La nuit s'est passée dans les chambres de cet escalier que nous avions peint il y a quelques jours. Dans ces chambres nous dormons à même le sol. Tôt le matin, rassemblement dans la cour interdite aux autres détenus. Derrière la grille du camp, des camions attendent pour nous amener à la gare de Bobigny. »

  • Témoignage de Charles Zelty, déporté le 27 mars 1944 par le convoi n° 70 © Ville de Bobigny

« Les jours précédents, sur les murs des chambrées badigeonnés à la chaux, nous avions gravé des inscriptions. La mienne disait : « Vengeance ! Nous reviendrons ! 26 mai 1944. »

  • Témoignage de Jacques Tartas, fils de cheminot. © Ville de Bobigny
  • Témoignage de Gabriel Benichou, déporté par le convoi n° 57 le 18 juillet 1943. © Ville de Bobigny

Le transfert et l’embarquement à Bobigny

Le jour du départ, tôt le matin, après un nouvel appel, les déportés montaient dans les autobus réquisitionnés de la Compagnie du métropolitain parisien, généralement sous la garde de gendarmes français. Les bagages étaient chargés sur les plates-formes. Les véhicules prenaient la direction de la gare de Bobigny par la route des Petits Ponts (actuellement avenue Henri Barbusse). Ils entraient sur le site grâce à une rampe aujourd'hui détruite, passaient devant la gare de voyageurs, se dirigeaient vers le train formé devant l'entrée de la halle de marchandises, et s'arrêtaient devant les wagons. L'escorte allemande procédait à l'embarquement. Généralement, la cinquantaine de personnes amenées par un autobus montait dans le même wagon, dont les portes étaient ensuite verrouillées.
Avant le départ de Drancy ou sur le quai à Bobigny, les SS tenaient un discours aux déportés, leur annonçant qu'ils prenaient la direction d'un camp de travail à l'Est et les menaçant de représailles en cas d'évasion.

  • Témoignage d’Yvette Levy, déportée par le convoi n° 57 le 18 juillet 1943. © Ville de Bobigny

« La descente dans la cour et le chargement dans les autobus se faisaient très rapidement […] : armés de longues gaules, [les SS] frappaient aveuglément les têtes et les épaules de ceux qui n’avançaient pas assez vite. »

« Je ne sais plus si on nous a distribué un café, de la nourriture. Je nous revois seulement, en rangs par cinq dans la cour […] en attendant mon tour d'avancer jusqu'à l'autobus parisien réquisitionné qui, parmi d'autres, faisait la navette entre le camp de Drancy et la gare de marchandises de Bobigny. […] Les autobus se remplissaient, partaient, revenaient, et ce fut bientôt le tour de notre rang. Les gendarmes comptaient les effectifs pour remplir l'autobus. Sitôt celui-ci arrivé, ils nous ont fait monter, un par un, en nous recomptant. C'était ces vieux autobus à plate-forme. De chaque côté de la plate-forme, des gendarmes.
[…] En gare de Bobigny, il me semble que les autobus stoppaient tout près des wagons d'embarquement. Là, nous sommes passés aux mains des SS […].
Nous avons certainement été comptés avant même de quitter nos sièges, dans l'autobus, comptés encore une fois à la descente, puis, à nouveau une fois débarqués.
J'ai dû être parmi les premiers à monter dans le wagon pour lequel mon groupe a été désigné. Je me souviens, en effet, avoir eu une place dans la partie gauche du wagon par rapport à la porte, dans le coin opposé à cette porte. Je ne me trouvais pas très éloignée de la toute petite fenêtre grillagée pratiquée dans la paroi des wagons à bestiaux. Malgré ce grillage, les Allemands avaient fait clouer des planches en travers de ce fenestron afin que nul ne puisse éventuellement s'évader par cette voie. »

Le trajet

Les convois quittaient généralement la gare de Bobigny le matin. Ils commençaient par rejoindre la grande ceinture pour prendre la direction du nœud ferroviaire de Noisy-le-Sec et de la voie de l'Est.

Le trajet vers Auschwitz durait près de cinquante-cinq heures. Enfermés dans les wagons, les déportés n'étaient que rarement approvisionnés en eau. Selon les saisons, ils souffraient aussi du froid ou de la chaleur étouffante.

  • Le complexe d’Auschwitz est à la fois un camp de concentration (Auschwitz I, pour les détenus polonais d’abord), un centre de mise à mort des Juifs d’Europe (Birkenau, Auschwitz II), et un immense camp-usine (Auschwitz III-Monowitz) où les entreprises Krupp, IG-Farben et Siemens étaient installées et utilisaient la main-d’œuvre concentrationnaire.
    Le complexe d’Auschwitz est à la fois un camp de concentration (Auschwitz I, pour les détenus polonais d’abord), un centre de mise à mort des Juifs d’Europe (Birkenau, Auschwitz II), et un immense camp-usine (Auschwitz III-Monowitz) où les entreprises Krupp, IG-Farben et Siemens étaient installées et utilisaient la main-d’œuvre concentrationnaire. © LM Communiquer pour la ville de Bobigny
  • « La dernière vision d'un monde civilisé s'est abolie avec la petite gare vieillotte de Bobigny […]. L'enfer commence. Il naît avec l'enfermement absolu du wagon, dont l'unique lucarne ouvre son maigre rectangle grillagé sur le ciel d'hiver. On l'a souvent dit : pas de quoi s'étendre sur le plancher, à peine la place de s'asseoir sur quelques brins de paille. Au centre du plateau, un seau d'eau bientôt vide, et un baquet en guise de tinette, vite plein. Grincements d'aiguillages, essoufflements de locomotive à vapeur, jets de suie, râles, geignements. Pour tous vivres, un trognon de pain par personne. Un seul arrêt en rase campagne […], des sentinelles le long des voies, des imperméables couvrant les bottes, l'arme à la hanche […]. » « La puanteur ! La première dégradation que nous subissons, c’est d’aller aux toilettes devant tout le monde. […] Les adultes tendent un manteau, chacun d’un côté, pour éviter tant bien que mal la perte de dignité. Très vite, le récipient déborde. Le contenu se répand sur la paille. L’air est infesté, irrespirable. »

  • « Nous sommes assis à même le sol, maman, Lily et moi. À côté de nous, dans ce wagon d’une cinquantaine de personnes, un couple de vieilles gens se tiennent par la main. […] En face de moi un homme est assis près de sa jeune femme ; elle est enceinte, presque à terme, et tient un bébé sur les genoux. »

  • « Dans la soirée, un bruit sourd envahit le wagon. Quelques gars sortent de leur musette et de leur sac des outils les plus divers. […] Ils essayent d’écarter les planches qui constituent le fond des voitures. Ils tapent de toutes leurs forces afin de créer un passage pour pouvoir s’évader. Ils arrivent finalement à crever le fond du wagon et à élargir la trappe pour filer à l’anglaise. […] Les gardes […] ouvrent les immenses cadenas […] et montent dans notre wagon. […] Ils nous obligent à reclouer les planches pour éviter de nouvelles évasions ! […] Les SS nous donnent l’ordre, à tous, [d’] enlever nos chaussures ainsi que notre pantalon. »

  • « Le train roule. Des cris et des râles nous apprennent que quelque chose se passe à l’autre bout du wagon, c’est l’homme cardiaque, il est en train de mourir. Les gens frappent, hurlent contre les parois, en vain, le train roule. »

  • Témoignage de Gabriel Benichou, déporté par le convoi n° 57 le 18 juillet 1943. © Ville de Bobigny

L’arrivée et la sélection à Auschwitz-Birkenau

Le vaste complexe d'Auschwitz-Birkenau, constitué de trois camps s'étendant sur plusieurs kilomètres, est en 1943, au moment où les convois arrivent de Bobigny, le principal centre d'extermination des Juifs d'Europe. Il dispose depuis peu de quatre nouvelles installations de gazage perfectionnées, intégrant des crématoires éliminant immédiatement les cadavres : des usines modernes de meurtre pouvant gazer jusqu'à 2 000 personnes en même temps et brûler 4 800 corps. À partir de mai 1944, un embranchement ferroviaire permet aux convois d'arriver directement à Birkenau.

À l'arrivée, les déportés subissent une « sélection ». L'existence d'un vaste complexe concentrationnaire à Auschwitz et les besoins en main-d'œuvre de la SS, expliquent la particularité de ces « sélections ». Les déportés capables de travailler sont provisoirement épargnés et placés au travail forcé. Les autres, les personnes âgées, les malades, les plus fragiles, tous les enfants, sont aussitôt dirigés vers les chambres à gaz.

  • « Le 10 mars, au petit matin, nous arrivâmes à destination. Des coups brutaux furent frappés aux portes des wagons. L'ordre : « Préparez-vous à descendre », nous fut donné. Puis les portes s'ouvrirent et nous vîmes sur le quai quelques SS, très peu, et de nombreux bagnards. […] Nous dûmes abandonner tous nos bagages sur le quai. »

  • « Des équipes de SS tout jeunes montent en hurlant dans les wagons, armés de gourdins, et chassent tout le monde avec des coups et des cris sauvages. Sur un des côtés étroits du quadrilatère plusieurs camions attendent, à côté d’eux une ambulance, et au milieu […] il y a un groupe d’officiers, bottés et sanglés, élégants et pleins de morgue. Ils font la « sélection » : les femmes âgées, les enfants sont poussés vers les camions, où ils montent très vite sous les coups terribles qui s’abattent sur eux. Leur hurlement remplit l’atmosphère. Une femme essaye de couvrir son enfant de son corps : des coups pleuvent sur ses épaules et sur sa tête. Ils sont étroitement entassés au fond des camions, comme des ballots de marchandises, et une chaîne barre le plateau du camion pour les empêcher de refluer. Certains essayent d’emporter leurs bagages à main, on les leur arrache et les coups redoublent. Les malades, les morts ou agonisants sont transportés dans des couvertures et jetés pêle-mêle par terre à côté des camions.
    Quelques élus sont disposés en rang par cinq. Ils iront au travail forcé, ce sont des rescapés provisoires. Tous les autres – je le saurai plus tard – vont à la chambre à gaz et au crématoire, même les hommes âgés, dont la colonne rejoindra à pied les autres victimes. Les SS font l’appel des médecins, pharmaciens et chimistes, leur profession leur sauve – momentanément – la vie.
    Tout ceci se passe à un rythme très rapide. […] Nous sommes deux cent cinquante environ qui sommes acheminés à pied et en colonne serrée vers le camp, encadrés pour la première fois par des sentinelles vertes. » »

  • « Je tenais la main de mon père quand nous avons été brusquement séparés par un SS arrivé […] derrière nous. Très vite, tout cela s’est passé très vite, mon père a été poussé d’un côté, moi, j’ai été poussé d’un autre. »